Erika - Perdue en terre inconnue depuis trop longtemps [Terminée]

❦ ~ ERIKA ~ ❦

• NOM : Ne l'a jamais dit
• PRÉNOM : Erika
• ÂGE : 27 ans
• SEXE : Féminin
• RACE : Fealienne
• GROUPE : Gardienne d'Absynthe
• GRADE : Gardienne confirmée
• ANCIENNETE : 9 ans
• FACTION : Collectionneuse des arcanes
• MAGIE : Aucune

❦ ~ LES DESCRIPTIONS ~ ❦

Naïve et hésitante lors de ses premiers mois à Eldarya, Erika a changé petit à petit avec les années et ne tombe plus aussi facilement dans les pièges. Cependant, elle est toujours très attentionée envers autrui et a tendance à croire que tout le monde est bon par nature, quitte à avoir de mauvaises surprises par la suite.

Tout le monde s'accorde aussi sur son côté altruiste. Toujours prête à aider les autres, elle ne s'attend pas à une quelconque contrepartie et en demande encore moins. On ne peut pas non plus lui reprocher de ne pas sourire, au contraire. Cela dit, avec les années son sourire s'est quelque peu terni et est même parfois forcé. Bien qu'on lui demande ce qui ne va pas, il est peu probable qu'elle réponde et il faudra donc lui forcer un peu la main pour qu'elle ose parler de ses problèmes.

Si les années passées l'ont mise à l'épreuve et lui ont causé beaucoup de peine, elles l'ont également rendue plus sûre d'elle et plus déterminée dans ses choix et ses actions. Si elle sait se défendre et ose désormais répondre aux coups pour se protéger ou protéger les autres, attaquer de sang froid ou prendre une vie reste au dessus de ses forces. Comment pourrait-elle assumer les responsabilités que ça implique? Malgré le temps passé ici, ce genre de chose la rend encore fébrile et peut totalement la paralyser.

Curieuse aussi, elle s'est arrangée pour faire partie des collectionneurs parmi la garde, et ainsi pouvoir explorer Eel et en apprendre le plus possible sur ce monde. Elle n'est pas idiote et n'ignore pas les dangers qu'elle peut rencontrer mais elle est aussi parfaitement consciente qu'ils ne peuvent pas s'arrêter à cause de ça, ils doivent agir.

Concernant ses relations avec ses collègues, elle n'a pas à se plaindre et tous semblent l'apprécier. Cependant, si elle se confiait à vous, elle vous avouerait que sa proximité avec les garçons a un peu changé et qu'ils se sont éloignés. Conséquence du contexte tendu actuel ou simple impression? Elle ne saurait dire mais quoiqu'il en soit, elle sera là s'ils ont besoin de quoique ce soit car ils s'entendent toujours très bien.

Enfin, petit détail à ajouter, depuis sa mésaventure lors de sa transformation en sirène, les grandes étendues d'eau la mettent mal à l'aise. Elle saura survivre à une traversée en bateau mais se forcera à dormir tout le long du trajet. Quant à piquer une tête dans l'eau... même par 40° à l'ombre, ça n'est pas la peine d'y penser.

Du haut de son 1m71, Erika peut être considérée comme grande. Cela dit, vu la taille de certains Faerys ou Fealiens, cette définition est sans doute à revoir. Ce n'est pas sa corpulence qui contredira tout ça non plus. Svelte aux longues jambes, personne ne la verrait porter plus lourd qu'une dague, voire une épée style rapière. Elle est tout de même un peu plus forte que ce qu'on croit. Svelte oui, mais pas dénuée de muscles. Sans être une grande sportive, elle compense son manque de force brute par son endurance régulièrement entretenue par ses excursions en tant que collectionneuse.

Pour la repérer dans la foule, basez vous sur ces cheveux longs châtain clair et si elle porte une cape qui vous empêche de les voir, regardez la dans les yeux pour y trouver une couleur assez particulière: violette. Bon, peut-être que ça n'est pas si particulier que ça à Eldarya mais c'est un bon moyen de repérage quand même.

C'est assez peu probable mais imaginons qu'il fasse très chaud et qu'elle ait dû se mettre juste en maillot de bain, vous verrez des marques sur son corps. Plus ou moins visibles, ce sont les témoins de ses mauvaises rencontres au cours des dernières années. Heureusement, toutes ne désignent pas un mauvais souvenir, mais symbolisent parfois une mission réussie voire une vie sauvée, elle ne s'en plaint donc pas.
En revanche, vous allez très probablement remarquer les cicatrices et même des hématomes sur son avant bras droit. La raison? Toute simple, il s'appelle Elyos, c'est un Sowige adulte de plus de trois kilos et comme tout les rapaces, il a des serres pas très sympathiques quand on oublie le gant de protection...

❦ ~ L'HISTOIRE  ~ ❦

Peu après son arrivée à Eldarya, dès qu’elle avait eu sa chambre en fait, Erika avait commencé à écrire au jour le jour ce qu’elle vivait dans ce monde étranger. Ses rencontres, ses impressions, ses doutes, ses espoirs.

Sauf qu’au fur et à mesure des épreuves, des mois et des révélations, elle se mit à écrire à propos de son propre monde. Sa famille, sa ville, ses projets, ses amis, ses lieux favoris, ses loisirs d’autrefois. Qui sait quand elle reverrait tout ça ? Si elle les revoyait jamais un jour… Alors elle noircissait des pages entières de tout ce dont elle pouvait se rappeler pour ne pas oublier.

Cela dit, il lui était difficile de cacher son intérêt pour ce monde étranger. Après avoir été autant bercée dans les livres fantastiques, la fantasy, voilà qu’elle arrivait dans un monde réellement magique ! Un monde en danger, certes, mais qui avait énormément à lui apprendre.

Les premiers mois dans cette contrée furent les mois de tous les doutes. Tout le monde remarqua qu’elle se lia très rapidement aux trois chefs de garde, les premiers visages qu’elle avait vu en arrivant ici, en plus de Miiko et Jamon. Et puis on l’intégra à la Garde, on lui confia des missions en binôme, on l’acceptait, semblait-il… A cette époque-là, tout au fond d’elle-même sommeillait l’espoir de pouvoir rentrer chez elle et elle se rendait utile, espérant que ça la rapprocherait de son but. Elle en oubliait même l’homme au masque qui semblait la suivre et être son alliée. N’était-il pas l’ennemi d’Eel ? L’avait-il fait venir ici ? Pourquoi lui avait-il confié les mensonges de la Garde ?

La révélation sur les portails marqua d’ailleurs le début d’un lent poison qui s’insinua en elle. Retardé par son côté naturellement enjoué et sa proximité avec les autres gardiens qui la soutenaient, l’épisode de sa transformation en sirène, le piège d’Yvoni et ses propres réflexions sur sa présence ici finirent par l’amener en profonde dépression.

Six mois après son arrivée à Eel, on commença par constater les regards ternes, le sourire effacé et un entrain diminué chez celle qui tombait si aisément dans le panneau de Nevra et Ezarel. Ils essayèrent de lui remonter le moral, mais ce fut Karenn qui finit par lui arracher les vers du nez. On entendit alors un vacarme énorme provenant de sa chambre.
Tout son mobilier ou presque y passa. Toute sa frustration, toutes ses déceptions firent voler en éclat la chambre qu’Ezarel avait pourtant mis tant d’effort à arranger. C’était un mal nécessaire pour relâcher tout ce qu’elle n’avait pas osé confier jusque-là. Elle ne baissait pas les bras pourtant. Sa volonté était toujours de revoir sa famille, reprendre ses études, sortir avec ses amis à nouveau, bref retrouver ce qui lui était familier. Sérieusement, avant de passer par ce fameux cercle de champignons, ses intentions étaient d’aller en fac d’histoire. Un choix banal pour la fille banale qu’elle pensait être. Tout ça pour quoi ? Pour être projetée ici, vivre avec un loup garou, une sirène, un vampire, un elfe et une kitsune, risquer sa vie à cause d’entités qui perdaient la raison, comment aurait-elle pu prévoir tout ça ?
Remonter la pente mit du temps mais maintenant que l’abcès était percé, elle se reconcentra pour de bon et continua ses recherches tout en persévérant dans son entraînement. Elle ne s’imaginait pas combattre, ça non, mais qui sait ce qui pouvait lui arriver ? Devait-elle toujours rester dépendante des autres ? Rapidement on finirait par ne voir en elle qu’un fardeau, une greluche qui ne savait rien faire de ses dix doigts, juste se plaindre et ça, il en était hors de question.

Les mois passèrent lentement… et rapidement en même temps. Toujours occupée, ses journées alternaient entre mission et recherches sur les portails et les cristaux. Seulement, ces connaissances accumulées ne lui servaient pas vraiment et ne constituait en fait que de la culture générale pour les habitants d’Eldarya.

Les mois devinrent des années. Erika avait désormais une meilleure compréhension d’Eldarya et développait des aptitudes qu’elle ne pensait pas obtenir un jour. Manier une dague ? Pas de problème. Manier une épée ? Si elle était pas trop lourde ça allait. Tirer à l’arc ? Là par contre elle était loin de Robin des bois mais elle savait viser un minimum. Le corps à corps ? On se doute que Valkyon et les autres la mettent au sol en moins de cinq mouvements, mais elle a acquis assez d’endurance et de force pour résister et parer les coups et peut donc se défendre en cas d’attaque. Son côté humain la désavantageait malgré toute la bonne volonté qu’elle y mettait. C’est pour cette raison que sa place était parmi la garde Absynthe plus que chez les autres. Quoique même au sein de cette dernière, certains postes n’étaient pas pour elle. En fait, tout ce qui était potion était à bannir, pour la simple et bonne raison qu’au lycée, lors des fameux cours pratiques en chimie, son poste avait failli prendre feu suite à une mauvaise manipulation. Devenir soigneur l’avait intéressé. N’ayant pas peur du sang ou autres blessures, elle aurait aimé aider Eweleïn. Sauf qu’il y avait autre chose qui l’attirait encore plus…
C’est ainsi que 5 ans après son arrivée, l’humaine intégra la faction des collectionneurs d’arcanes, faction ayant l’indéniable avantage de partir très souvent en expédition pour son plus grand bonheur. Bien entendu, elle n’ignorait pas les dangers qui l’attendaient et se montrait toujours prudente, mais hors de question qu’on la prive d’expéditions. A peine un an plus tard, on la laissa monter des lézards de Najm, créatures intimidantes qui au final lui plaisaient beaucoup.

Ce statut de collectionneuse devint donc son nouveau quotidien. Elle sentait toutefois qu’on était parfois réticent à la laisser partir longtemps seule à cause des tensions qu’il y avait. Au départ, elle crut plutôt qu’on la pensait incapable de se débrouiller seule puisqu’elle était terrienne, enfin… c’était son avis au début.
Alors qu’elle apportait les plantes demandées par des soigneurs en mission, ceux-ci ont été appelé en urgence. Erika les accompagna et eut l’horreur de découvrir les blessés d’un combat très violent. Elle aurait pu se contenir et aider sans problème s’il n’y avait pas eu Nevra et Ezarel parmi les blessés. Le choc la cloua sur place et un des soigneurs dut la gifler pour la ramener à la raison. Si elle n’avait jamais nié le risque pris en mission, pour elle, les chefs de garde étaient intouchables. Pas uniquement par leurs capacités mais tout simplement car ils devaient représenter ce qui se rapprochait le plus d’une famille. Qui imagine sa famille disparaître, assassinée en forêt ? Peut-être qu’à Eldarya ça arrivait et était malheureusement commun, pas dans son monde qu’elle cherchait toujours à rejoindre, ou du moins avoir des nouvelles. Elle pensait trop encore de son point de vue terrien et ça venait de la rattraper.
La jeune femme prit souvent de leurs nouvelles lors de leur rétablissement et apprit avec gravité ce qu’était les mercenaires. Voilà donc pourquoi on hésitait à la laisser partir…

Depuis ce jour, Erika est persuadée que les garçons, et même tous les autres, Ykhar, Kero, Alajéa, … sont plus distants. Est-ce une simple illusion qu’elle a ? Il vaudrait mieux car à l’approche de ses dix ans sur Eldarya, son moral menace à nouveau de céder.


Sur la plage, en pleine nuit, on ne distinguait que la très faible lueur d’une bougie. La flamme tremblotait mais résistait au vent. Juste à côté de celle-ci, Erika était assise dans le sable et contemplait le reflet de la lune sur l’eau. La mer l’effrayait toujours, elle ne pouvait pas y aller plus haut que les genoux mais tous les ans, elle venait ici, absolument seule. C’était le seul jour où elle ne souriait pas, où elle ne faisait pas l’effort de prétendre.
Chaque année, son esprit tentait de se rappeler le plus de choses possibles de son monde et chaque année, elle se rappelait de moins en moins d’éléments. Quelle importance ça avait de toute manière ? Depuis toutes ces années, il avait du y avoir beaucoup de changements.
Elle avait été tellement de fois voir le Cristal, elle avait tellement souhaité revoir l’Oracle et obtenir des réponses mais rien… juste le silence et des questions. Est-ce que les autres terriens passaient par là eux aussi ? Elle était persuadée qu’elle n’était pas là par hasard, mais n’avait rien pour le prouver malgré ses recherches.

Elle regarda son avant-bras droit, blessé à de nombreux endroits par son familier, Elyos, son sowige qui avait remplacé son premier familier, disparu à cause d’une maladie. Tant de marques de serres… elle aussi était marquée, à sa manière.
Elyos battit des ailes et se réinstalla sur le sable, à côté de sa maîtresse. Lui aussi admirait calmement le paysage, se demandant sans aucun doute ce qu’ils faisaient ici à une heure pareille.

Il n’y avait pas non plus que des faux espoirs ni de déceptions ici. Malgré les difficultés, la Garde protégeait les réfugiés et elle les aidait. Elle avait pu voir grandir Mery, elle avait vu le refuge s’agrandir et s’organiser, elle avait récupéré quelques éclats du Cristal, elle avait sauvé des vies, tout ça n’était pas à oublier.
Elle avait aussi été amoureuse, deux fois, mais aucune des deux relations ne dura plus d’un an.  
Le Grand maître Kappa avait même eu la gentillesse de lui envoyer des nouvelles d’Elliot en signe de reconnaissance pour l’avoir ramené.
On l'avait vraiment acceptée au final.

Tous ces éléments l’amenèrent à sa décision de ce soir.

Erika se saisit d’un paquet de feuilles qui étaient devant elle. La flamme vacillante de la bougie permettait d’apercevoir quelques lignes mais elle ne les lut pas. Au contraire, elle plaça les feuilles au-dessus de la flamme, les laissant prendre feu.

Elle regarda ses souvenirs se consumer et laissa les braises être éparpillées par le vent nocturne.

Elle prit ensuite la bougie d’une main et la contempla quelques instants avant de la souffler d’un coup, plongeant la plage dans l'obscurité.

❦ ~ DERRIÈRE L'ECRAN  ~ ❦