Je ne suis pas un ange [Alexiel Sunlight]

" Il n'y a que les fous pour affirmer que les anges sont des créatures saines d'esprit.

Vous voyez ce bébé avec une cuillère en argent dans la bouche et une bourse bien pleine dans la main ? C'est Alexiel.

Né le 5 d'Amiel en l'an 669 dans le réputé clan d'Archange Sunlight, Alexiel n'a jamais eu à s’inquiéter de rien. De sa mère il ne connait rien. Son nom, sa voix et même son visage lui sont inconnu. Son père, refuse toute conversion ou évocation de la dame. Pour autant qu'il s'en souvienne, cette absence n'a jamais réellement eu de poids dans son cœur. Après tout, Alexiel était un enfant très entouré, et ce, dès son plus jeune âge. Employés de maison, nourrices, tuteurs, le jeune homme avait pour lui une véritable petite cours chargée de satisfaire ses moindres besoins et d'en faire un ange respectable ayant la capacité d'avoir un poids conséquent en société.

Son père était un être singulier. C'était là du moins ce qu'on disait, une gentille expression pour ne pas dire ouvertement que c'était un homme dérangé, lunatique et particulièrement difficile à vivre. D'aussi loin qu'il s'en souvienne jamais Alexiel n'avait de vrais temps avec son père. Julian Sunlight était un homme assez distant de ses enfants. Trop occupé qu'on disait. Mais malgré toute la bonne volonté de ses nourrices, cette absence, par contre, Alex en a profondément souffert. Seule bulle d'air frais dans cet univers doré, son frère. Alexis... Enfin de son vrai nom Alexis II. Mais ce dernier avait en horreur ce titre. Alors pour Alexiel, Alexis II était Alexis, ou Alex. Notre ange a toujours eu une relation plutôt cordiale, avec son frère aîné, placée sous le signe de la bonne entente. Enfant, ils étaient deux compagnons de jeu. Comme tous les anges, Alexiel avait un don de naissance, dans son cas, il s'agissait de l’envoûtement. L'enfant, rusé pour son jeune âge, utilisait son petit tour pour détourner l'intention de la garde du clan et pouvoir, avec son frère, explorer l'île tel de vrais aventuriers. C'était une période douce et joyeuse. Et souvent, Alex se fait la réflexion qu'il aurait aimé y rester.

Mais voilà, le temps passe. Alexis grandit et ce constat en place, le jeune homme se retrouve dans l'obligation de s'éloigner de son petit frère. Alexis à un vrai destin lui, celui de prendre la place de Julian un jour. Pour cela, le grand-frère doit suivre une formation pointue. Ce fut la fin des escapades en dehors du manoir. Et Alexiel se retrouve seul. Pour autant Alexis continuait de venir en douce, souvent le soir. Et malgré la difficulté de se voir, quelques rencontre pointait le bout de leurs nez.

Mais la vraie rupture, celle qui fait qu'Alexis se sépare plus encore de son frère, celle qui fait que les deux hommes sont devenus des inconnus pour l'autre. Celle qui a fait qu'ils n'ont plus jamais été que des connaissances de couloir, fut la chute du cristal.

An 679. Alexiel a dix ans et de cette journée, il ne gardera qu'un souvenir, un seul, une image qui le hante encore aujourd'hui. À la suite de son éloignement forcé de son frère, Alex est devenu un petit garçon turbulent. Il ne trouve plus en ces nourrices une attention suffisante. Alexiel se sent exclu, seul, il s'ennuie. Alors Alexiel, du haut de ses dix ans fait des bêtises, beaucoup de bêtises. Ce jour-là, l'enfant courrait dans un des longs corridors du manoir Sunlight. Le jeune homme s'amusait à effrayer le pauvre dalafa d'une de ses nourrices lorsqu'il le vit. Il se tenait là, le regard fou, mais l'air amplement satisfait. Un sourire carnassier ornait son visage d'albâtre. Il était beau, mais incroyablement effrayant. Julian était là, couvert de sang. L'odeur de la mort avait imprégné ses vêtements et l'homme que notre ange appelait papa prit la soudaine figure d'un monstre de cauchemar.

- Alex ! Alex ! Nous l'avons fait ! Nous l'avons fait ! Morts... TOUS ! HAHA ! Nous l'avons fait ! Tu le sent mon fils ? Tu la sent ? La mort, le sang... Partout ! QUELLE BELLE JOURNÉE ! HAHAHAHA !

La vérité, il l'apprit en écoutant aux portes. C'est à cette époque là qu'Alexiel développa un don certain pour la discrétion et l'espionnage. Pour ses oreilles d'enfant, les mots massacres, meurtre, morts... Ne prenait pas tout leurs sens. Mais c'est à partir de ce jour là, que la vie de la famille Sunlight changea.

Julian était devenu bien plus fou qu'avant. Ses sautes d'humeur, devenues légendaire, effrayait au plus haut point ses enfants. C'est dans un climat de peur constant que vivait le personnel de maison. Rapidement, on assigna à Alexiel des tuteurs issu du paysage militaire. Combat, géopolitique, négociation. Du matin au soir, l'enfant étudiait. Le jeu n'existait plus. Son frère était devenu un fantôme qu'il ne croisait qu'en de rares occasions dans un couloir. Cette période fut la fin de l'enfance et le début de cette haine farouche contre son père, son nom de famille et sa condition.

Les années qui suivirent forgèrent l'Alexiel que nous connaissons aujourd'hui. Il commence à fuguer du manoir au matin de ses douze ans. Quand bien même le jeune homme se faisait vite rattrapé et ramené chez lui, il recommençait. Avec des plans toujours plus travaillés, en faisant jouer son don. Plus tard, c'est par le biais des femmes qu'il contestera l'autorité de son père. Alexiel se créer la réputation d'un homme avide de plaisirs charnels. Adolescent, il enchaîne les conquêtes et ne s'en cache pas. Nombreuses filles respectables se sont vus déshonorées après avoir été surprises dans le lit du jeune Sunlight.  

An 686, c'est par le biais d'une de ses conquêtes, qu'Alexiel, dix-sept ans, se fait contacter par un certain Xenos. Chef d'une organisation appelée mercenaire, ce dernier lui propose de les rejoindre. A l'époque, Alexiel n'en voit pas l’intérêt. Il refuse, pour autant, un an plus tard les choses bascules.

An 687, Alexiel à 18 ans. Et cette journée est, vous affirmera-t-il, la pire de sa vie. Chose surprenante, ce jour là, Julian le convoque. C'était un fait assez inédit pour être souligné.

- Vous m'avez demandez père ?

- Oui, oui. Assis toi fils. Nous devons parler.

La pièce était calme, claire, presque accueillante. L'air serin qu'abordait alors Julian avait... Quelque chose d'effrayant. Des politesses furent échangées. Sans trop savoir pourquoi, Alexiel n'arrivait clairement pas à se détendre. La conversation suivit son cours. Julian enchaînait un monologue que son fils n'écoutait que d'une oreille quand des mots, incroyables mots, sortirent d'entre les lèvres fines du maître des lieux.

-... J'espère que ton frère réussira. Ça m’embêterait de te tuer, ta mère m'en voudrait.

- Qu'est-ce que... ?

La pièce était soudainement devenu froide et en à peine une demie-seconde c'est la pointe d'une lame qui se déposa sur sa gorge.

- Père ! Qu'est-ce que ... ?!

- Oh, ooooooh... SILENCE ! Tout doux... J'ai demandé à ton frère de s'acquitter d'une tâche. Maiiiiis, comme la mission ne semblait pas lui plaire j'ai du le motiver. Tu sais, ton grand-frère, il t'aime beaucoup. BEAUCOUP ! Alors quand je lui est dit que j'arracherais ton joli minois du reste de ton corps pour le donner au Blackbear qu'on m'a emporté il s'est tout de suite mit en route.... Mais tu comprends n'est-ce pas ? TU COMPRENDS HEIN ? Nous devons les tuer... TOUS TOUS HAHA !  

Les secondes qui suivirent furent les plus longues et les plus douloureuses de sa vie. Il ne donnait plus chère de sa peau quand on ouvrit la porte avec fracas.

- MONSIEUR ! Vo...Votre fils... On vient de nous apporter la nouvelle il... Son corps monsieur, nous avons retrouver son corps.

Sur le coup, Alexiel ne réalisa pas. La seule chose qu'il eu la décence de faire est de profiter de la non-vigilance de son père pour s'enfuir. De sa course, il ne se souvient de rien. Il ne saurait vous expliquez comment ses jambes l'ont porté jusqu'à l'une de ses maîtresses. Il eu à peine le temps de reprendre son souffle. Une panique folle parcourait son corps, tremblant il secoua la pauvre femme.

- Il faut fuir ! IL FAUT QUE JE PARTE ! Xenos... Tu peux le contacter... Son offre tien toujours, hein ?! Il faut que je parte ! Amène moi à lui, amène moi chez les mercenaires. Cette île de fou, cette famille... Tout ça, il faut que je quitte tout ça ! MAINTENANT !

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Trois ans ont passés. Son père, sa famille ? Il n'en entend plus parlé et ce n'est pas plus mal. Le deuil de son frère ? Il ne l'a pas encore fait. Sans doute, si il croisait le responsable de sa mort, il le tuerait. Il avait quitté son île comme un voleur ou un espion. C'est d'ailleurs espion qu'il est devenu. Après trois ans passés à s’entraîner, Alexiel, vingt-et-un ans, est désormais membre de la division II. Et sa haine, n'a pas encore été étanchée.

L’envoûtement. Voilà le don qu'a reçu Alex à la naissance. Les plus mauvaises langues diront que c'est sans doute grâce à cela qu'il possède une liste de conquête aussi longue que son bras. Lui, il vous dira que ce don lui a sauvé la mise plus d'une fois. Ce don il l'aime et il ne l'échangerait pour rien au monde.

Mais c'est quoi l’envoûtement ? C'est simple. Alexiel à la capacité insuffler un ordre, une idée, une volonté précise à un être humain (au sens large très large du terme. Comprend toutes les créatures de ce monde sauf les animaux) pendant un court instant. Arf, c'est flou ? Prenons un exemple.

T'es garde. Tu te fais... disons le, bien chier à ton poste. Tu te dis que, ouais, te casser prendre une pause ça serait cool, mais t'ose pas. Mais là, d'un coup, tu ne sais pas pourquoi, c'est plus fort que toi. Tu part prendre ta pause. Tu te dis surement que tu fais ça de ton propre chef ? Faux, c'est l’envoûtement d'Alex qui t'as poussé à cela.

Cette magie est rapide, instantané. Alexiel n'est capable que de donner des ordres courts et précis. Pour le moment cela ne fonctionne que sur les habitants d'Eldarya mais il aimerait étendre sa technique aux animaux.